Le 21 Septembre à 14h30 a eu lieu au Tribunal de Grande Instance de Versailles le jugement de deux agresseurs homophobes (Laurent P. et Sofiane L.) qui avaient agressé, dans la nuit du 13 au 14 août, deux homosexuels à Saint-Germain en Laye. Les prévenus, écroués et en détention provisoire depuis les faits, étaient accusés de violences aggravées par deux circonstances : commises en réunion et à raison de l'orientation sexuelle vraie ou supposée des victimes.

Les agresseurs, Laurent P. et Sofiane L. ainsi qu'un mineur, faisaient partis d'un groupe de six personnes, dont deux filles, qui revenait d'une soirée bien arrosée à la fête des loges, à bord d'un véhicule conduit sans permis. Le mineur a déjà été condamné le 11 septembre par le tribunal pour enfants de Versailles. L'une des deux filles semble avoir tenté d'empêcher l'agression.

Une victime, un homme de 51 ans, violemment frappée au visage à coups de poings puis frappée à coups de pieds, s'était vue prescrire trente et un jours d'interruption temporaire de travail. Il a courageusement accepté de venir au procès pour témoigner face à ses agresseurs. La deuxième victime, un homme de 30 ans, avait réussi à s'enfuir et à alerter la police, permettant ainsi de mettre fin à l'agression et d'arrêter les auteurs. Il n'a pas eu la force d'assister au procès.

SOS homophobie s'était portée partie civile dans cette affaire et a accompagné les deux victimes tout au long de leurs démarches.

Si l'un des agresseurs a reconnu avoir frappé une victime mais pas l'homophobie, l'autre individu, père divorcé de trois enfants, a tout nié en bloc malgré les preuves matérielles et les témoignages recueillis par la police la nuit de l'agression.

La procureur a souligné qu'il était évident, au vu des éléments du dossier, que le groupe était venu sur les lieux, connus pour être un endroit de rencontres homosexuelles, pour « casser du PD Â» et que la justice devait condamner fermement ce genre d'agression comparable aux violences racistes, xénophobes ou anti-sémites. Elle a requis 2 ans de prison assortis d'un sursis de 12 mois et le maintien en détention des prévenus.

Après délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a condamné les agresseurs à deux ans de prison dont un an de sursis assortis d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation, pour bénéficier du sursis, d'avoir un travail, une résidence, et d'indemniser la victime après l'expertise médicale qui aura lieu le 6 décembre et dont le délibéré a été fixée au 12 février 2008 pour fixer le montant des dommages et intérêts.

SOS homophobie a obtenu 3.000 euros de dommages et intérêts ainsi que 800 euros pour frais de justice au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale.

Afin de sensibiliser les victimes potentielles d'agressions homophobes, plusieurs associations regroupées dans une cellule de crise travaillent à la rédaction d'un document qui sera mis en ligne sur internet à l'automne.

SOS homophobie se félicite de ces condamnations, reste très attentive aux nouveaux cas de violences qui lui sont signalés et encourage fortement les homosexuel-le-s victimes d'agressions ou de discriminations à contacter l'association et à ne pas hésiter à porter plainte en mentionnant le caractère homophobe de l'agression afin de faire condamner les auteurs.

SOS homophobie c/o CGL, 3 rue Keller, BP 255, 75524 Paris cedex 11 www.sos-homophobie.org Ligne d'écoute anonyme : 0810 108 135 ou 01 48 06 42 41 Secrétariat presse : 06.28.32.02.50 / sos@sos-homophobie.org