
Sadri Khiari : un discours victimaire et anti-Républicain (Caroline Brancher)
Sadri Khiari, membre du mouvement des indigènes de la République, écrivait il y a seulement quelques mois, à l'occasion des manifestations anti-CPE, un texte légitimant les émeutes en banlieues de novembre 2005 et attribuant le succès de la mobilisation contre le CPE à « l'existence d'un champ politique Blanc ». Ce texte est disponible sur le site officiel du mouvement des indigènes : http://www.indigenes-republique.org/article.php3'id_article=235
Pour rappel, le mouvement des indigènes est né suite à la pétition « nous sommes les indigènes de la République ! » publiée sur le site islamiste Oumma.com en janvier 2005. Cette pétition met sur le même plan les discriminations ethniques et sociales à l'embauche et au logement (qui existent dans la société française et doivent être combattues) et le colonialisme qui est une doctrine prônant l'exploitation et la mise sous tutelle de territoires étrangers par la force, ce qui est un amalgame honteux et grossier. Le mouvement des indigènes s'approprie une souffrance qui n'est pas la sienne c'est à dire celle des victimes du colonialisme. Non seulement c'est déplacé et c'est banaliser le colonialisme mais c'est aussi jouer dangereusement avec l'Histoire. Nul doute que les véritables victimes des crimes coloniaux doivent se retourner dans leur tombe.
Les émeutes de novembre 2005 : une « lutte » ?
Dans le texte publié sur le site des indigènes, Sadri Khiari met les récentes mobilisations contre la loi Fillon et le TCE sur un pied d'égalité avec les émeutes en banlieues de novembre 2005. Pour lui, « Le soulèvement des quartiers populaires » fait partie « des grandes luttes de l'année passée » Une manifestation n'a pourtant rien d'analogue avec une émeute. Les mobilisations contre la loi Fillon et contre le TCE ne peuvent pas être mises au même niveau que les émeutes de novembre 2005 : - Si une manifestation est organisée et encadrée par des syndicats ou des fédérations, une émeute ne l'est pas. Les émeutes de novembre 2005 n'étaient ni planifiées ni organisées ce qui est pourtant la base de toute mobilisation politique. - Si descendre dans la rue pour manifester pacifiquement est un droit dans toute démocratie, la dégradation et le saccage de bâtiments publics et des biens d'autrui, l'incendie d'écoles, les tentatives d'homicide envers des fonctionnaires de l'Etat ne sont pas un droit et n'en seront jamais un, et cela, quelque soit les raisons qui ont poussé à cette violence. - Si, lorsqu'on manifeste dans la rue c'est pour revendiquer ou afficher son désaccord avec la politique menée par un Gouvernement, quelles étaient au juste les revendications des émeutiers au cours des violences de l'automne dernier ? A-t-on seulement vu des meneurs émerger parmi les émeutiers et émettre des revendications ? Non. Rappelons que, à part à Aulnay-sous-bois où des explications sur les circonstances entourant la mort des deux jeunes électrocutés ont été exigées, les émeutiers ont brillé par l'absence de revendications. Pendant trois semaines qui n'auront été rien d'autre que chaos et désordre absolu (et pas une « lutte »), les émeutiers ont démontré qu'ils n'avaient aucune conscience politique.
Mettre des émeutes sur le même plan qu'une manifestation pacifique comme le fait Sadri Khiari, cela équivaut à légitimer l'usage de la violence comme mode de revendication. C'est inacceptable et c'est courir à la perte de notre démocratie. Si on se remémore les trois dernières gifles électorales (le 21 avril 2002, les élections régionales de 2004, le non au TCE), et qu'on essaye de se représenter un instant le nombre de mécontents de ce pays, à quoi pourrait bien ressembler la France si tout les insatisfaits se mettaient à casser et à brûler tout sur leur passage pour « s'exprimer » ? Cela ressemblerait très vite à une guerre civile.
Parler de « lutte » pour qualifier les émeutes de novembre, le mot « lutte » qui sous entend ici une lutte des classes et donc une certaine légitimité, alors que, au cours des ces mêmes émeutes, une handicapée a été arrosée d'essence et incendiée, qu'un homme frappé violemment à la tête et sans raison est mort des suites de son coma à l'hôpital , que des cocktails molotov étaient préparés dans les caves des cités en prévision des nuits qui s'annonçaient, que des parpaings ont été jetés du haut des immeubles sur des pompiers, ces hommes dont le métier consiste à risquer sa propre vie pour en sauver d'autres, n'est-ce pas là définitivement se foutre du monde ? Sadri Khiari oublie bien sûr que les premières victimes de cette « lutte » sont les habitants des quartiers eux mêmes, populations les plus pauvres et les plus démunis de France, dont les biens ont été détruits et brûlés, et qui dans leur grande majorité ne souhaitent que vivre en paix. Sadri Khiari, si il était vraiment un homme de gauche, s'appliquerait à défendre le droit des pauvres au lieu de légitimer, sans aucune réserve, les actes d'émeutiers dont parmi eux des casseurs de flics voir des barbares. Sadri Khiari, qui prétend parler au nom des habitants des quartiers à travers le mouvement des indigènes, ne fait en réalité que les desservir.
Sadri Khiari déplore qu'« aucune leçon » n'ai été tirée » des émeutes de banlieues. Mais quelle leçon faudrait-il en tirer ? La réponse arrive plus bas. Sadri Khiari affirme que « la crise des quartiers (...) est également le produit des rapports post-coloniaux et des politiques racistes. » Rappelons un certain nombre de choses à monsieur Sadri Khiari qui décidément ne prend que ce qui l'arrange : - Des Blancs ont participé aux émeutes au côté des Noirs et des Arabes. Ils sont victimes d'une politique raciste eux aussi ? Il subissent des « rapports post-coloniaux » peut être ? Sadri Khiari n'a bien sûr pas un mot pour les Blancs qui habitent en banlieue et qui souffrent eux aussi de discriminations du fait de leur adresse. Ces discriminations sont certes moindres que celles visant les Noirs ou les Arabes qui cumulent deux discriminations, l'une selon l'origine ethnique et l'autre sociale, mais restent des discriminations quand même. La souffrance de ces Blancs n'a-t-elle aucune importance pour Sadri Khiari ? Serait-il prêt simplement à la reconnaître ? - Les motivations qui ont poussé des jeunes à participer aux émeutes étaient diverses et variées. A des jeunes certainement révoltés par la précarité, le chômage ou les contrôles policiers à répétition, se sont mêlés aux émeutes des casseurs ultra violents qui ont trouvé là un prétexte de plus pour s'adonner à leur sport favori à savoir la violence gratuite. D'autres émeutiers y auront vu l'occasion de régler des comptes avec la cité voisine ou de faire simplement parler d'eux dans le journal du coin. Bref, la réalité est parfois bien éloignée d'une soi disant « lutte » contre des « politiques racistes » et des « rapports post-coloniaux » ...
Sadri Khiari affirme que les émeutes ont pris des « dimensions anti-racistes et anti-ségrégationnistes » alors que, non seulement les motivations de certains émeutiers n'étaient ni « anti-racistes » , ni « anti-ségrégationnistes » (et étaient même loin d'être glorieuses pour tout dire), mais ils ont en plus réussi à provoquer tout l'effet inverse: - Les émeutiers auront définitivement fait fuir les entreprises, dont certaines ont été réduites en cendres pendant les émeutes, alors qu'elles pouvaient dynamiser l'économie locale. Ceci aura pour conséquence d'isoler encore davantage les quartiers déjà lourdement pénalisés par le chômage, déjà bien supérieur à la moyenne nationale. Les émeutiers auront également fait fuir ceux qui ont les moyens d'aller vivre ailleurs et qui veulent vivre en paix, laissant sur place les populations les plus pauvres ce qui ne fera qu'accroître le phénomène de ghettoïsation des quartiers. - Les discriminations ne découlent pas uniquement du racisme. Contrairement à ce qu'affirme Sadri Khiari, ce n'est pas seulement parce « qu'ils sont Noirs, Arabes ou musulmans » que les jeunes subissent des discriminations, c'est aussi à cause d'une minorité des quartiers, qui par des comportements violents et misogynes, renvoient une image ultra négative de leurs quartiers et de leur communauté. Les émeutiers, par leur violence, n'auront fait qu'aggraver les discriminations qu'ils subissent déjà . - Les banlieues étant composées d'une forte population d'origine étrangère, les émeutes ont contribué à banaliser les idées de l'extrême droite sur l'immigration dans l'opinion publique. Les émeutiers et les idiots qui les légitiment se font les complices d'un futur 21 avril 2002. Un grand bravo à Sadri Khiari. Sadri Khiari est passé à côté de ces conséquences qui sont dramatiques pour les quartiers et leurs habitants qui, dans leur majorité, désapprouvent les émeutes.
Le mouvement des indigènes de la République, dont se réclame Sadri Khiari, accuse la France d'être « raciste » et « coloniale », de gérer les quartiers à la manière coloniale, de faire de « l'indigénat » avec les populations issues de l'immigration africaine et maghrébine. La pétition des indigènes disait d'ailleurs: « les populations des quartiers sont indigénisées », « la France reste un Etat colonial ! » Sadri Khiari parle de « clivage post-colonial », de « racisme post-colonial », du « caractère post-colonial » de la société française ... Il parlera des populations des quartiers en ces termes : ce sont « les enfants issus de l'immigration et les nouveaux immigrés, bref les indigènes » oubliant (une fois de plus) que, dans les banlieues, il y a aussi des français de souche qui vivent au côté d'immigrés et de personnes issues de l'immigration ... Mais Sadri Khiari devrait peut être méditer là dessus : Si la France était toujours un « Etat colonial », pourquoi n'a-t-elle pas réprimé les émeutes dans un véritable bain de sang comme elle l'a déjà fait à Sétif en 1945 ou à Paris le 17 octobre 1961 ? La France, qui aurait pourtant tenu là une formidable occasion de réprimer dans la violence les populations des quartiers (les « indigènes » !), a préféré tempérer les forces de l'ordre et a tout fait pour ne pas aller à l'effusion de sang. C'est étonnant pour un Etat « raciste » et « colonial » ! Alors avant de lancer des accusations haineuses contre la France, Sadri Khiari devrait plutôt remercier le professionnalisme des policiers et des CRS dont le sang froid a permis de ne pas faire une seule victime parmi les émeutiers. Rappelons que dans une autre démocratie, à savoir les Etats Unis, les forces de police, après les sommations d'usage, ont fait feu avec leurs armes de service sur les émeutiers de Los Angeles en 1992 et sur les pillards qui se sont livrés au pillage et au viol pendant le cyclone Katrina en 2005. Lorsqu'on sait que des émeutiers français ont tiré à balles réelles sur des policiers, ces derniers auraient été en droit, au nom de la légitime défense, de rétorquer en faisant usage de leurs armes. Ce qu'ils n'ont pas fait. Les émeutiers noirs de Los Angeles, eux, n'auront pas eu cette aubaine. Que les émeutiers français et Sadri Khiari prennent note.
La loi sur l'égalité des chances : une loi anti-immigré ?
Concernant la loi sur l'égalité des chances, Sadri Khiari considère qu'une des « dimensions fondamentale » de cette loi est « une offensive spécifique contre les populations issues de l'immigration post-coloniale et de la politique de stigmatisation de celles-ci qui se développe de manière alarmante » Ce même projet de loi qui est introduit, rappelons le, par la déclaration suivante : « La République reconnaît à ses concitoyens, quels que soient leurs origines, leur sexe, leur situation sociale et de santé, leurs convictions ou leurs croyances, un droit identique à l'égalité des chances » Le projet de loi sur l'égalité des chances a été signé par Azouz Begag, le ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances, que l'on peut difficilement accusé de racisme anti-Arabe. Même si certains articles de ce projet de loi sont bien sûr critiquables et si la loi n'est pas parfaite dans son ensemble, ce projet de loi dénote une volonté des pouvoirs publics d'enrayer les discriminations ce qui est un premier pas en avant. Mais, dans toute sa critique du projet de loi, Sadri Khiari ne fera que de l'auto victimisation, le discours victimaire qui imprégnait déjà la pétition des indigènes de la République publiée en janvier 2005 sur le site islamiste Oumma.com, ce même discours victimaire qui consiste à rendre systématiquement les autres responsable de son malheur ce qui n'est guère le reflet d'une grande force de caractère ... A propos du Titre III de la loi qui prévoit de sanctionner les parents en leur retirant les allocations familiales, Sadri Khiari explique l'existence de cette mesure à cause de la « large campagne » qui a été menée pour souligner « la prétendue incompétence des pères (...) et des mères » Sadri Khiari oublie que le Titre III vise avant tout la lutte contre l'absentéisme scolaire ... et que scolariser son enfant est un devoir pour tout citoyen et qu'il est normal que tout individu n'accomplissant pas son devoir de citoyen soit sanctionné. On retrouve bien là l'anti-Républicanisme de la pétition des indigènes. Les dispositions du Titre IV sur la « lutte contre les incivilités » sont pour Sadri Khiari « des mesures sécuritaires dont la cible est prioritairement les Noirs, les Arabes et les musulmans » Bien sûr, il oublie que ces dispositions visent à renforcer les pouvoirs des maires face aux incivilités notamment : la divagation d'animaux dangereux, les nuisances sonores, les jets d'immondices, les préjudices aux biens de la commune ... incivilités qui, au passage, pourrissent la vie de tous les habitants des quartiers. Sadri Khiari considère-t-il par là que seuls les Noirs, les Arabes et les musulmans possèdent des animaux dangereux, jettent des immondices, dégradent les bâtiments publics ? C'est proprement raciste et ça n'engage que lui ! Mauvaise foi aidant, Sadri Khiari n'aura pas à un mot pour parler du Titre II, relatif à l'égalité des chances et à la lutte contre les discriminations, qui renforce les pouvoirs de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) Pas non plus un mot pour le Titre I en faveur du développement économique qui prévoit la création de nouvelles ZFU (Zones Franches Urbaines) et le renouvellement de celles existantes ; les ZFU ayant par le passé obtenu des résultats très positifs et étant donc bénéfiques pour l'économie et les habitants des quartiers.
La mobilisation anti-CPE : une "politique de Blancs" ?
A propos du CPE, Sadri Khiari estime que « si le CPE n'avait pas été intégré brutalement dans la loi sur l'égalité des chances, celle-ci n'aurait suscité qu'une faible mobilisation » et que donc « peu de Blancs se seraient sentis concernés. » Donc, il faut comprendre par là que le CPE a mobilisé beaucoup de Blancs et que les Blancs n'étaient pas concernés par le reste de la loi sur l'égalité des chances. Ce projet de loi concerne pourtant les quartiers défavorisés où les jeunes, qu'ils soient français de souche, issues de l'immigration ou immigrés, subissent tous des discriminations : ils étaient donc tous, quelque soit leur origine, concernés par l'ensemble de la loi.
Pour Sadri Khiari, « la mobilisation contre le CPE montre une fois de plus l'existence d'un champ politique Blanc » Il affirme que « pour réussir une aussi vaste mobilisation, il fallait commencer par la restreindre en oubliant les quartiers, en excluant les enfants issus de l'immigration et les nouveaux immigrés, bref les indigènes » Il ajoute plus bas que « pour construire la mobilisation la plus large, il fallait se donner un objectif clair et un seul, qui soit le plus « rassembleur » possible » et que pour « gagner en efficacité », « les revendications des populations issues de l'immigration » ont « été mises de côté ». Mais de quelles revendications parle-t-il ? Des revendications par rapport au projet de loi sur l'égalité des chances ou les soi-disant « revendications » des émeutiers de novembre qui étaient inexistantes ?
Si on résume la pensée de Sadri Khiari, les Blancs, concernés par le CPE et pas par le reste du projet de loi, se sont appropriés la mobilisation anti-CPE. Afin de gagner la mobilisation, ils se sont formés autour d'un seul mot d'ordre : le non au CPE. Pour cela, ils ont donc exclu les jeunes issus de l'immigration et leurs revendications ... Non seulement personne n'a exclut les enfants issus de l'immigration de la mobilisation anti-CPE qui ont revendiqué eux aussi le non au CPE et qui ont manifesté au côté de leurs camarades mais, en plus, c'est la minorité ultra violente des quartiers qui s'est invitée aux manifestations parisiennes, prenant violemment à partie manifestants et journalistes ... Si d'autres revendications n'ont pas été prises en compte par rapport au reste du projet de loi sur l'égalité des chances, c'est peut être parce qu'il n'y en a eu aucunes de suffisamment audibles. Si d'autres revendications n'ont pas été suffisamment audibles, c'est peut être parce que rien d'autre dans le projet de loi n'était aussi alarmant que le CPE (contrairement à ce que prétend Sadri Khiari)
La lutte sociale selon l'appartenance à une ethnie
Sadri Khiari dit que « le pseudo-universalisme républicain (...) prétend qu'en France il n'y a que des individus ou des classes, déterminés uniquement par leurs positions sociales et non par leurs origines, leurs couleurs ou leurs cultures » Donc, pour Sadri Khiari, les individus sont déterminés par leurs origines, leurs couleurs ou leurs cultures ...
Pour Sadri Khiari, les luttes sociales se résument ainsi : « La logique des luttes dans un contexte post-colonial (...)ne semble réalisable qu'à la condition de relativiser ou de nier la situation propre des post-colonisés et de les exclure ainsi, de fait, du champ politique » Pour lui, une lutte ne concerne pas des individus, quelque soit leur origine, se regroupant selon un intérêt commun. Selon Sadri Khiari, une lutte est spécifique à une ethnie, comme si les ethnies étaient complètement séparées les unes des autres en France ce qui est faux : en France, il n'y a pas d'apartheid ethnique mais un apartheid social, les populations les plus pauvres se concentrent en banlieues où vivent ensemble immigrés, personnes issues de l'immigration et français de souche. A contrario, ça n'a jamais empêché des personnes issues de l'immigration et des immigrés de vivre dans des banlieues riches. En réalité, Sadri Khiari cherche à « ethniciser » la question sociale : Pour cela, il affirme l'existence d'un soi disant « racisme post-colonial » qu'il utilise comme discours victimaire. Sadri Khiari cherche à confronter le succès de la mobilisation anti-CPE à l'échec des émeutes (qu'il ne digère pas en fait) Il « ethnicise » la question sociale en attribuant le succès de la mobilisation anti-CPE à une « politique de Blancs » De manière détournée, il attribue l'échec des émeutes à cette soi disant « politique de Blancs » c'est à dire en gros le « racisme post-colonial » Ceci lui permet de poursuivre tout à loisir son discours de victimisation. Alors que Sadri Khiari devrait admettre que : • Si la mobilisation anti-CPE a été une réussite, c'est surtout parce que le Gouvernement n'a fait que reculer face à la pression de la rue et la puissance des syndicats, ce qui n'est guère une nouveauté en France. • L'échec des émeutes est d'abord dû à l'illégitimité de la violence puis au manque de moyens financiers du Gouvernement qui, même si il en avait les moyens, ne pouvait pas résoudre, en seulement quelques mois, une situation qui perdure depuis 30 ans. Mais revenons sur ce prétendu « racisme post-colonial » ... Si on fait le lien avec la pétition des indigènes, « le racisme post-colonial » revient à dire que chaque personne issue de l'immigration est un « colonisé » et que chaque français de souche est un « colon » Donc, chaque français de souche serait par définition « coupable », chaque personne issue de l'immigration serait une « victime » Niveau manichéisme, on peut difficilement faire pire .... C'est en plus une vision très raciste des Français de souche qu'on tient là . Si le racisme anti-noir et anti-arabe existe dans la société française (au même titre que le racisme anti-blanc ou l'antisémitisme d'ailleurs mais dont Sadri Khiari ne parle jamais) et doit être combattu, il n'est certainement pas dû à la persistance de « rapports coloniaux » où chaque « Blanc » serait par essence un odieux raciste et un colon mais à des mécanisme plus complexes : • Des Français conservent effectivement des préjugés racistes envers les populations immigrées et n'acceptent pas pleinement les enfants issus de l'immigration comme Français à part entière. Pourquoi ? Parce que chaque vague d'immigration se fait dans la douleur et ceci est valable en France comme dans d'autres pays. A mettre en rapport avec les immigrés Coréens au Japon, les immigrés Africains en Russie ... • Les comportements agressifs et misogynes de certains jeunes issus de l'immigration, certains immigrés qui importent des modes de vie incompatibles avec le nôtre (polygamie, mariages forcés, port de la burka, excision...) ne contribuent qu'à alimenter le rejet et donc le racisme et/ou les discriminations. Alors que chacun balaye devant sa porte : les Français comme les immigrés. Voilà ce que dirait Sadri Khiari si il avait seulement un peu de bon sens. Mais il aura préféré se poser en victime d'un « racisme post-colonial » c'est à dire d'un rapport « colon / colonisé » qui n'existe pas. Alors que la France n'a jamais eu aujourd'hui autant besoin de se rassembler, Sadri Khiari réduit la lutte contre l'ultra libéralisme à une opposition avec, d'un côté, les Blancs et, de l'autre, les « post-colonisés » c'est à dire « les Noirs, les Arabes, les musulmans ». A noter qu'il met côte à côte « les Noirs, les Arabes et les musulmans » comme si être « musulman » était une identité ou une origine alors que c'est une option spirituelle. On reconnaît bien là la patte d'un certain Tariq Ramadan. Le même Tariq Ramadan dont les propres réseaux ont pensé, initié et diffusé la pétition de janvier 2005 « nous sommes les indigènes de la république ! » qui a donné naissance au mouvement du même nom. Sadri Khiari, en confrontant Blancs contre « Noirs, Arabes et musulmans » dans la lutte contre la précarité, s'applique à diviser les communautés, le propre du racisme, et à séparer les populations, le propre de l'apartheid.
Un puissance politique de « post-colonisés »
Pour répondre à la soi disant « politique de Blancs », Sadri Khiari conclut sur la nécessité des « post-colonisés » à constituer « une puissance politique autonome » Les « post-colonisés » qui sont les « indigènes » c'est à dire « les enfants issus de l'immigration et les nouveaux immigrés » .. Entend-il par là créer un mouvement politique où les Blancs seraient exclus d'office ? On dirait bien. En fait, Sadri Khiari ne veut pas construire un mouvement politique ralliant des personnes de toutes origines selon un intérêt commun mais bel et bien un mouvement selon une origine ethnique. Le communautarisme, contraire à notre idéal Républicain, bat son plein ! La vérité c'est que Sadri Khiari refuse de lutter au côté des Blancs contre l'ultra libéralisme. Non seulement il exclut les Blancs (et c'est donc lui qui a une attitude raciste) mais, en plus, il se pose en victime alors que c'est lui qui exclut... C'est beau pour quelqu'un qui parle « d'anti-racisme » et « d'anti-ségrégationnisme » mais qui encourage le racisme anti-Blanc et la ségrégation des Blancs. Enfin, ça ne fera qu'une incohérence de plus dans le discours des indigènes, où la dénonciation du racisme est à géométrie variable. Sadri Khiari termine sur la Marche du 8 mai qui, selon lui, « constituera ainsi un moment fort (..) pour interpeller ceux qui, à gauche, sont sincèrement anti-racistes » Peut être aurait-il dû écrire : interpeller la gauche sincèrement raciste anti-Blanche, anti-française et anti-Républicaine. Ce serait nettement plus approprié !
Caroline Brancher
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mardi 21 novembre 2006
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